Importé par les marins britanniques, le rugby s’est répandu en France à partir des années 1870. Au front, à partir de 1917, cette activité est encouragée par l’armée française pour ses vertus d’aguerrissement physique et moral. Cependant, ces derniers lui préfèrent le football dans les temps de pause. Peu à peu, sa pratique s’étiole en raison du décès de nombreux jeunes joueurs issus des grands clubs et de l’équipe de France, si bien qu’une commission est créée afin de la préserver. Au tournant de 1917, ce sont finalement les compétitions internationales qui relancent le ballon ovale sur l’hexagone. Sport de prédilection des Néo-Zélandais, le rugby est également très apprécié des Britanniques et des Australiens. À l’arrière comme au front, le contexte est propice aux rencontres interalliées. Les Français affûtent ainsi leur jeu et leur esprit compétitif. Ils découvrent aussi la folie des stades à l’occasion de matchs spectaculaires entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie. En 1906 déjà, une équipe de « All Blacks » et leur célèbre haka déplacent les foules lors d’une tournée européenne. Mais dix ans plus tard, Charles Brennus, président de la commission du rugby de l’Union des sociétés françaises de sport athlétiques (USFSA) s’inquiète du nombre de rugbymen tués au front. Afin d’encourager la pratique de ce sport auprès des plus jeunes, il contacte le général William Birdwood, commandant de l’Australien and New Zeeland Army Corps (ANZAC) pour organiser une tournée en France d’une sélection de joueurs All Blacks.

Le premier match, appelé Coupe de la Somme, a lieu le 8 avril 1917, et fait s’affronter pour la première fois l’équipe militaire française à celle des Néo-Zélandais au vélodrome municipal de Vincennes « La Cipale ». Les équipes posent devant l’objectif avant de rentrer sur le terrain. Le capitaine de l’équipe française est Maurice Boyau, joueur international avant la guerre et par ailleurs « as » de l’aviation. Présent également, Charles Brennus, pilier du rugby français. L’équipe de Nouvelle-Zélande quant à elle effectue le « Haka », danse traditionnelle Maori. Les autorités militaires pénètrent dans le stade pour assister au match. Le général Dubail, gouverneur militaire de Paris, et le général britannique Leroy-Levis prennent place dans la tribune officielle ainsi que le général Parreau. Les joueurs débutent le match et se disputent la balle au cours des différentes phases du jeu.

La Fédération française de rugby sera fondée deux ans plus tard.

Rugby : France – Nouvelle Zélande, Vincennes, 1917 ©ECPAD/Défense ; extrait de : Match de rugby France – Nouvelle-Zélande Réf : 14.18A1053 ©ECPAD/Défense

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