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    1. La France sportive d’avant 1914

    Publié le 27 juin 2024

    Équipe de football du Red Star, stade de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), 2 janvier 1913.
    © Bibliothèque nationale de France (Paris), Agence Rol, 25611

    Depuis la guerre de 1870, les théories hygiénistes qui sous-tendent la politique sociale française encouragent l’éducation physique, qui n’est pas considérée comme un sport, dans un objectif de santé publique et de préparation des corps à la revanche contre l’Allemagne. La France de la Belle Époque connaît pourtant un grand essor sportif comme l’attestent les nombreux titres de presse, le plus connu d’entre eux étant le journal L’Auto, dirigé par Henri Desgrange. Le cyclisme, la boxe, mais aussi les courses automobiles et l’aéronautique enthousiasment les Français.

    La France sportive d’avant 1914, Paul Dietschy.
    © ECPAD/Défense

    Même s’ils ne possèdent pas la culture sportive des Britanniques pour qui le sport, en particulier le football association et le football rugby qu’ils ont créés, représente déjà une activité populaire par excellence, les Français sont près de 600 000 à être affiliés à une des nombreuses fédérations sportives, à commencer par la plus importante, l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). À ce chiffre, il convient d’ajouter 300 000 gymnastes en voie de « sportivisation », soit au total 2,6 % de la population. Plus encore, il n’est pas rare de voir des dizaines, parfois même des centaines de milliers de spectateurs, assister à des évènements sportifs. À la veille du conflit, dans une France encore majoritairement rurale, la pratique du football est un phénomène industriel, urbain et périurbain, qui s’est développé dans le triangle Normandie-Nord-Pas-de-Calais-Paris ainsi que dans le Sud-Est. Le rugby, parti de Paris, s’étend progressivement dans l’Ouest et surtout dans le Sud-Ouest. À l’été 1914, le sport français a plus de trente ans d’existence et est en plein développement, comme en témoigne aussi la pratique du hockey, du basket-ball ou du water-polo.

    1.1. Les premiers équipements de sport

    C’est avec l’apparition des notions de compétition et de performance que des vêtements conçus spécifiquement pour le sport sont créés dès le xixe siècle. La photographie des capitaines des équipes nationales de hockey sur gazon permet de constater les changements qui s’opèrent. Le capitaine anglais porte une tenue élégante reflétant son milieu social, arborant veste et écharpe, qu’il doit enlever pour jouer. Le capitaine français a opté directement pour une tenue seyante et adaptée à la pratique sportive. Il faut attendre les années 1920 pour que le marché du vêtement de sport connaisse une réelle expansion, avec le rapprochement du monde de la mode et du milieu sportif.

    1.2. Supporter ses couleurs

    Le terme de supporter apparaît timidement dans le vocabulaire sportif français à partir de 1910-1911 alors que les Britanniques l’utilisent déjà depuis une vingtaine d’années. En France, on préfère alors qualifier le spectateur passionné de « partisan » (toujours en vigueur au Québec). Les débordements que l’on connaît depuis le xviiie siècle en Angleterre en marge des matchs de cricket puis un siècle plus tard en marge de ceux de football, de rugby et toujours de cricket, ne sont pas étrangers à l’apparition tardive du terme. La presse française définit le bon supporter comme un personnage exalté et patriote, mais respectueux et sociable, bien loin du fauteur de troubles anglais…

    Supporteurs bayonnais
    Supporters bayonnais, stade du Matin, Colombes (Hauts-de-Seine), 20 avril 1913.
    © Bibliothèque nationale de France (Paris),
    Agence Rol, 28822

    Deux supporteurs bayonnais « montés à Paris » pour la finale du championnat de France de rugby entre l’Aviron bayonnais et le Sporting club universitaire de France.

    1.3. Affronter les meilleurs

    Le début des années 1910 voit un véritable essor de l’internationalisme sportif : l’équipe de France de rugby rencontre tous les ans ses homologues britanniques, l’équipe de football affronte de nouvelles nations, les combats de boxe et les courses automobiles sont transatlantiques, etc. Les clubs ne sont pas en reste et de nombreuses rencontres sont organisées, permettant aux Français de se confronter aux meilleures équipes, souvent anglaises et professionnelles. C’est le cas du match de football de gala organisé le 1er mai 1913 entre le Red Star et l’équipe londonienne de Tottenham Hotspur, qui se conclut par une courte défaite des Audoniens (1-2).

    L’équipe du Tottenham Hotspur Football Club
    L’équipe du Tottenham Hotspur Football Club, stade de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), 1er mai 1913.
    © Bibliothèque nationale de France (Paris), Agence Rol, 29088

    Quelques instants avant la rencontre contre le Red Star Amical Club, l’équipe de Tottenham Hotspur Football Club, composée de joueurs professionnels, pose pour la traditionnelle photographie d’avant-match.

    1.4. Le sport militaire

    Les sports collectifs sont pratiqués dans les armées européennes depuis la fin du xixe siècle, en particulier en Grande-Bretagne. Le haut commandement français, très attaché aux exercices collectifs de gymnastique qui reposent sur des mouvements simples permettant le développement d’une rectitude corporelle uniforme, voit d’abord le sport d’un mauvais œil. Il estime en effet que celui-ci reste une pratique individualiste qui développe le corps de chacun sans moyen de contrôle. Les jeunes officiers issus des milieux aristocratiques et bourgeois importent dans les armées de nombreux sports, à commencer par l’athlétisme, le football et surtout le rugby qui véhiculerait plus que les autres sports la combativité, le sens du sacrifice et la fraternité. On compte dans l’armée de Terre 153 associations sportives régimentaires en 1913. Cependant, il ne faut pas se tromper : la pratique des sports athlétiques aux armées est très inégale et sert d’abord de simple délassement ou de loisir.

    Page d’accueil de l’exposition