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    Trois questions à Denis Peschanski, nouveau président du conseil scientifique consultatif de l’ECPAD.

    Publié le 3 novembre 2022

    Membre du conseil scientifique consultatif de l’ECPAD depuis 2017, Denis Peschanski en devient cette année le président suite à sa nomination par le conseil d’administration de l’établissement. Directeur de recherche au CNRS, Denis Peschanski revient sur les orientations qu’il souhaite donner à ce conseil consultatif.

    1 – Quels seront les axes de votre présidence au conseil scientifique consultatif de l’ECPAD, cela en complément de vos activités au sein de plusieurs lieux de mémoire puisque vous êtes également président des conseils scientifiques du Mémorial du camp de Rivesaltes et du Mémorial de Caen, et membre du conseil scientifique du Mémorial de la Shoah ?

    Dans la mesure où j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur les richesses des fonds de l’ECPAD, la qualité de ses équipes et celles des membres du conseil scientifique, il n’y a rien de plus facile. Le conseil, en fournissant son expertise, doit pouvoir aider à l’enrichissement des fonds et à la valorisation vers un public diversifié, et accompagner la politique de production et coproduction déjà très active de l’institution. Il y a bien sûr, et j’y tiens, l’ouverture vers toujours plus de chercheurs, vers les journalistes et les documentaristes, mais aussi vers les scolaires. Cela peut se faire à distance, grâce au numérique, mais rien ne vaut le travail sur place. Je souhaite que nous aidions à faire comprendre l’importance de l’image fixe et de l’image animée comme sources, mais également à les analyser en ces temps où les vecteurs du faux et du truqué sont si puissants.

    2 – Quels sujets souhaitez-vous aborder lors de votre mandat, notamment par rapport à la politique archivistique portée par l’ECPAD ? Quel regard portez-vous sur le développement de la politique culturelle de l’établissement ?

    Beaucoup a déjà été fait. Il me semble essentiel de mettre au cœur la mission de patrimonialisation des images des armées, qu’elles concernent les opérations proprement dites ou l’environnement. Je pense à ces reportages photo exceptionnels réalisés par tel ou tel militaire montrant populations et paysages. Il y a quelque temps que l’ECPAD fournit son expertise à d’autres institutions ou à des personnes privées et peut ainsi sauver et conserver pour mieux les mettre à disposition des fonds qui lui sont extérieurs mais qui croisent, évidemment, les thématiques de la maison. Il s’agit souvent de véritables opérations de sauvetage qui appelleraient peut-être une sensibilisation particulière du personnel militaire par exemple. Par ailleurs, à l’image d’autres institutions, ainsi le Mémorial de Rivesaltes que vous avez cité, l’ECPAD s’est ouvert et diversifié en inaugurant sa nouvelle résidence d’artiste. Constatant tout ce que cela apporte à Rivesaltes, je ne peux qu’y être très favorable. Ce peut être aussi un moyen d’associer les scolaires.

    3 – En quoi l’ECPAD a-t-il un rôle fondamental à jouer dans la constitution d’un patrimoine historique et mémoriel pour les décennies à venir, dans le cadre notamment d’une montée en puissance du numérique ?

    L’ECPAD est déjà reconnu comme une institution de référence dans le monde de l’image. La montée en puissance du numérique permet à l’évidence un changement d’échelle dans la politique de patrimonialisation qui est au cœur des missions de l’établissement : il permet le sauvetage de fonds anciens et une valorisation à des publics de plus en plus larges. Fort de ces compétences et de ces fonds, l’ECPAD a vocation à toujours plus favoriser des partenariats. Il est impératif qu’il ne s’enferme pas dans une vision restrictive du rôle et de la place de l’armée. Comme ce n’est pas le cas, je porterai cette parole avec optimisme.


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