Edmond Jean Ardaillon, né le 22 décembre 1880 à Neuviller-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle), est issu d’une famille auvergnate. Officier méhariste, compagnon d’armes du général François-Henry Laperrine (1860-1920) et ami de Charles de Foucauld (1858-1916), il fut l’un des officiers avec Charlet, Hérisson, Payne, Levasseur, Depommier, qui formèrent les premières compagnies de méharistes sous l’autorité de Laperrine.

Edmond Jean Ardaillon s’engage comme volontaire dans l’armée française pour quatre ans le 26 décembre 1898 et rejoint le 22e régiment d’artillerie le 27 octobre 1898 avec le grade de deuxième canonnier. Il entre à l’école militaire de l’artillerie et du génie comme élève officier le 1er avril 1903 avant d’être affecté au 8e régiment d’artillerie le 12 mars 1904 avec le grade de sous-lieutenant. Le 4 décembre 1907, il est mis à la disposition du général gouverneur d’Algérie puis, le 20 décembre de la même année, il est adjoint stagiaire au service des affaires indigènes avant d’être affecté au bureau des affaires indigènes à Djelfa le 24 septembre 1908 puis à Ouargla le 25 septembre 1909. Le lieutenant Ardaillon est ensuite affecté à la compagnie saharienne du Tidikelt. Il y est nommé adjoint de 1re classe le 10 juillet 1911. Par décision ministérielle du 24 février 1913, il est remis à la disposition du général gouverneur de l’Algérie pour être employé au service des affaires indigènes. Avec le grade de capitaine, il sert au 5e régiment d’artillerie de campagne à compter du 9 mai 1913. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur par décret du 11 janvier 1916.

Il poursuit sa carrière militaire à Chambéry, est nommé lieutenant-colonel en 1925 et commande l’artillerie du 23e régiment de marche. Lors de la Seconde Guerre mondiale, nommé colonel, il commande l’artillerie divisionnaire de la 14e division d’infanterie de septembre 1939 à avril 1940 puis prend le commandement de l’artillerie du 1er corps d’armée jusqu’au mois de mai 1940. Il est fait prisonnier ce même mois et passera la guerre en captivité dans un Oflag en Allemagne jusqu’en 1945. Il fera valoir ses droits à la retraite à son retour en France. Il décède le 1er septembre 1969 à Lyon.

Les archives photographiques d’Edmond Ardaillon se composent de 651 négatifs et positifs sur plaques de verre réalisés par Edmond Ardaillon, d’une part, sur ses campagnes en Algérie (Ouargla, In Salah, Djanet, etc.) et au Sahara entre 1908 et 1913 et, d’autre part, sur sa vie familiale en France notamment en Isère (Bilieu, Chichilianne) vraisemblablement dans les années 1930. Certaines photographies ont fait l’objet de plaques de projection qu’Edmond Ardaillon commentera lors de conférences publiques sur le Sahara. Les photographies documentent de manière remarquable les activités des méharistes français, la géographie algérienne et saharienne, l’architecture, dans la première moitié du XXe siècle.

L’ECPAD remercie chaleureusement Christophe Ardaillon, petit-fils de Edmond Jean Ardaillon, pour le don du fonds photographique de son grand-père.