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    « Jacques Perrin était un aventurier »

    • coproduction

    Publié le 27 avril 2022

    Éric Deroo, cinéaste et historien, a été réalisateur pour l’ECPAD et a également coproduit des films avec l’établissement. Il revient sur ses collaborations avec Jacques Perrin, disparu le 21 avril 2022.

    Vous avez réalisé avec Jacques Perrin le film documentaire L’Empire du Milieu du Sud en 2010 : pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

    J’ai rencontré Jacques Perrin en 1996. À cette époque, il voulait rendre hommage à tous les combattants d’Indochine, et pas seulement aux Français qui ont combattu, à travers un film retraçant l’histoire du Vietnam, et cela à l’aide d’archives. Cette collaboration a été fructueuse car je revenais justement du Vietnam où j’avais pu voir de nombreuses images de qualité tournées par les Vietnamiens. Pour ce documentaire, nous avons effectué un travail colossal de collecte d’images d’archives auprès de nombreuses cinémathèques à travers le monde, notamment aux États-Unis, à Cuba, en Russie, en Chine, au Japon et dans les pays de l’Est. Ce documentaire, sorti au cinéma en 2010, est devenu un film de référence qui parle des guerres sans jamais prendre parti, en incluant tous les regards, et qui évoque aussi la souffrance humaine. Jacques était en effet très sensible au courage des hommes.

    Comment était-il en tant que producteur et réalisateur ?

    C’était incroyable de travailler avec Jacques Perrin car il ne mettait aucunes limites en termes budgétaires. Pour L’Empire du Milieu du Sud, je me souviens qu’il m’avait dit : « Occupe-toi de trouver des images, et après on verra ce qu’on fait ». Jacques Perrin était un aventurier, prêt à prendre des risques lorsqu’une cause lui paraissait juste. En production, cela fait la différence. Avec lui, c’est aussi toute une génération de producteurs qui disparaît.
    Dans son travail, Jacques était quelqu’un d’engagé, d’exigeant et d’insatiable : il était capable de visionner des rushs pendant des heures. Il avait aussi un œil étonnant puisqu’il repérait immédiatement lorsque quelque chose ne fonctionnait pas dans un film. Jacques était aussi un ami sincère, fidèle, qui se montrait toujours disponible et accessible. Il s’enthousiasmait pour tout et, plus un projet était compliqué, plus cela l’exaltait.

    Pouvez-vous nous parler de votre dernière collaboration ?

    Il y a quinze ans, Jacques Perrin avait acheté les droits du roman Les Chiens jaunes d’Alain Gandy racontant l’histoire d’une colonne de légionnaires traquée par l’armée japonaise en mars 1945 qui s’engage dans la jungle pour tenter de gagner la Chine et les bases alliées. Depuis, il n’a cessé de s’investir dans ce projet en tant que producteur mais aussi à l’écriture du scénario auquel j’ai également participé. C’est en grande partie grâce à lui que le tournage de ce film réalisé par David Oelhoffen et intitulé Les Derniers hommes vient de s’achever en Guyane. Hélas, il n’assistera pas à sa projection.


    Légende photo : 16 novembre 2010 – École militaire (Paris)
    Intervention de Jacques Perrin, réalisateur, avant la projection du film L’empire du milieu du sud. A gauche, le réalisateur Éric Deroo.
    © Evrard Taquet/ECPAD/Défense N2010-357X01-0009


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