Trois questions à Emmanuel Ranvoisy, conservateur adjoint au musée de l’Armée
Publié le 11 avril 2023
Responsable des activités cinématographiques au musée de l’Armée, Emmanuel Ranvoisy revient sur l’exposition consacrée aux forces spéciales de la Seconde Guerre mondiale à nos jours.
1/ Pouvez-vous nous décrire vos fonctions en tant que responsable des activités cinématographiques du musée de l’Armée ?
Le cœur de mon travail est de construire la programmation des cycles cinématographiques que l’établissement propose au public. Ces manifestations, dont je conduis l’organisation et le déroulement, font principalement « écho » aux thèmes des expositions temporaires. Elles constituent de véritables champs d’étude et de réflexion où interviennent historiens, historiens du cinéma et professionnels de l’image.
2/ À l’occasion du 30e anniversaire de la création du Commandement des opérations spéciales (COS) le 24 juin 1992, le musée de l’Armée a présenté une exposition consacrée aux forces spéciales de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Pourriez-vous nous dire comment vous avez travaillé sur le sujet et quels ont été les défis à relever pour la réalisation d’une telle exposition ?
Pour monter cette exposition, le commissariat s’est adossé à un conseil scientifique présidé par le général d’armée (2S) Grégoire de Saint-Quentin et a travaillé en lien étroit avec les seize unités des forces spéciales issues des quatre composantes (Terre, Air et Espace, Marine, Service de santé). Rendre visible et intelligible au plus grand nombre l’une des entités les plus discrètes de nos armées n’a pas été chose aisée. À ce titre, les commissaires et les équipes du musée ont dû relever de nombreux défis, qu’ils soient d’ordre organisationnel, technique ou scientifique.
3/ Pour cette exposition, et de manière générale, comment les fonds d’archives conservés par l’ECPAD peuvent-ils être exploités et apporter une complémentarité aux objets exposés ?
De manière générale le recours aux fonds d’archives de l’ECPAD est essentiel pour restituer dans une exposition, temporaire ou permanente, l’histoire du fait militaire et celle de sa représentation filmique et photographique aux côtés des autres objets. Pour autant cela nécessite un appareil critique. À cet égard, le dialogue des commissaires avec les archivistes et documentalistes de l’ECPAD est primordial tant pour l’intégration de photographies et de films d’archives dans le parcours de visite que dans la mise en place d’un processus critique matérialisé par un appareil didactique adapté.