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    Préserver les archives audiovisuelles

    • Archives films

    Publié le 25 octobre 2024

    Mené par l’ECPAD de 2019 à 2023, le Plan de sauvegarde et de numérisation accéléré a permis de sauvegarder des bobines menacées par la fragilité de leur support d’origine, en les numérisant et en les dupliquant.

    Mademoiselle Yvette Bellec est projectionniste à la section cinéma du service social des FTEO (Forces terrestres d’Extrême-Orient), Indochine, novembre 1951.
    Réf. : TONK 51-178 R9
    © Francis Jauréguy/ECPAD/Défense

    Malgré toutes les précautions prises pour conserver les archives, quelle que soit la nature de celles-ci, leur dégradation est inévitable au fil du temps. C’est particulièrement vrai des bobines de films fabriquées avec de la nitrocellulose, également appelée nitrate de cellulose.

    Largement utilisé entre les débuts du cinéma et le milieu des années 1950, ce support s’avère particulièrement fragile. Hautement inflammable et chimiquement très instable, ce matériau peut s’autodétruire. Sa conservation nécessite plusieurs contraintes techniques.

    Un projet rendu possible grâce à une dotation exceptionnelle du ministère des Armées

    Afin de préserver ces bobines menacées par le temps, sur lesquelles sont inscrites la mémoire d’un demi-siècle d’Histoire, l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) a lancé en 2019 un grand projet : le plan de sauvegarde et de numérisation accéléré (PSNA).

    Soutenu par le ministère des Armées qui lui a accordé une dotation spéciale, l’ECPAD a disposé d’un budget de plus de 8 millions d’euros afin de mener à bien ce plan ambitieux ayant pour objectif d’accélérer la politique de sauvegarde et de numérisation des bobines nitrates débutée par l’établissement des années auparavant.

    L’intensification des travaux a été motivée par des considérations technologiques d’une part – les nouveaux procédés de numérisation permettent d’obtenir une définition d’image plus importante qu’auparavant –, et archivistiques d’autre part – le vieillissement inéluctable des supports d’origine impose de sauvegarder les films sur des supports plus pérennes avant que les premiers ne se détériorent.

    Il peut exister plusieurs générations de tirages et de copies pour un même film. Le choix des bobines sélectionnées pour réaliser les opérations et leur diagnostic technique sont impératifs pour assurer l’efficacité de la numérisation et du tirage sur de nouveaux supports de sécurité :

    • comparaison de plusieurs bobines pour sélectionner la meilleure source, identification de l’élément d’origine ou d’un élément de référence, vérification de son état et de sa complétude ;
    • vérification technique de l’état des bobines : diagnostic des réparations à effectuer et des reconstitutions à prévoir à partir de plusieurs bobines si nécessaire ;
    • remise en état mécanique des éléments sélectionnés : réparation de la pellicule en vue de lui permettre un traitement qui ne dégrade ni le support ni les machines.

    La numérisation des films est généralement effectuée en amont du tirage. Au cours de cette étape sont produits des fichiers haute définition, ainsi que des déclinaisons possédant différents débits, qui sont destinés à diverses utilisations (conservation ou exploitation). Les éléments de sauvegarde fabriqués sur pellicule polyester sont uniquement destinés à la conservation. Chaque fichier et chaque support physique produits font l’objet d’un contrôle qualité de la part de l’ECPAD.

    Des manipulations complexes nécessitant des milliers d’heures de travail

    Les films sélectionnés dans le cadre du plan couvrent l’ensemble des grandes périodes historiques et des grandes collections conservées par l’ECPAD. Parmi les bobines figurent notamment des films et rushes de la Section cinématographique de l’armée (SCA) de la Première Guerre mondiale, des films de propagande nazis réalisés, ainsi que des actualités françaises tournées entre 1940 et 2002. Le PSNA permet la préservation de collections de films hétérogènes au sein des fonds de l’ECPAD.

    La numérisation des films est généralement effectuée en amont du tirage des duplicatas. Au cours de cette étape sont produits des fichiers possédant différents débits qui sont destinés à diverses utilisations (consultation ou sauvegarde). Une fois le contrôle qualité numérique effectué, les films sont ensuite sauvegardés. Cette étape, plus longue à réaliser, comprend plusieurs phases :

    • le choix des bobines : identification de l’élément de référence d’origine, vérification de son état complet et comparaison de plusieurs bobines pour sélectionner la meilleure ;
    • la remise en état technique des éléments sélectionnés : vérification technique de l’état des bobines, diagnostic des réparations et reconstitution à partir de plusieurs bobines si nécessaire ;
    • le tirage d’éléments de sauvegarde sur pellicule polyester : duplication des bobines pour obtenir des supports destinés à la conservation et non à l’exploitation.

    Des chiffres impressionnants

    Les données du PSNA permettent de prendre la mesure du travail effectué par l’ECPAD et Hiventy, le prestataire missionné. Au total :

    • 3 326 titres ont été numérisés en 2K/4K, soit 942 heures de film ;
    • 12 410 bobines ont été comparées, 4 916 contretypées sur polyester par, permettant ainsi de générer 5 963 nouvelles bobines (l’image et le son bénéficient de supports distincts).

    Quoiqu’il arrive aux bobines d’origine, appelées à se dégrader au fil des décennies malgré la politique de conservation mise en place, les films ne disparaîtront pas. Ils sont disponibles à la consultation sur le site ImagesDéfense ou bien à la médiathèque du fort d’Ivry.